Bonneau Gilles (1937-   )* ref.144

** Aministrateur  de 1981 à 1992 et Directeur Général du Ralliement des Familles Bonneau de 1992 à 2013**

Photo de Gilles Bonneau 


  • Année et lieu de naissance : 1937  Baptisé à Ste-Perpetue de L’Islet, QC
  • Année et lieu du décès : 
  • Nom du père : Bonneau Émile (1893-1976)
  • Nom de la mère : Roy Simone 
  • Éducation : 
  • Profession : 
  • Épouse : Gauthier Gisèle
  • Mariage : 15 juillet 1961 à St-Rémi, Montréal, QC
  • Enfants avec épouse : 
    1. Bonneau Marie-Josée (1966- )
    2. Bonneau Martin


Voici un texte de Gilles Bonneau. Texte que j’ai retrouvé sur la page Facebook de la municipalité de Tourville à l’occasion de leur 100e. Parlant de sa jeunesse.

TEXTE DE GILLES BONNEAU:

Souvenirs d’enfance… La retraite paroissiale…

«Je vous parle d’un temps

Que les moins de vingt ans

Ne peuvent pas connaître...» Charles Aznavour : La Bohème

Pendant presque trois décennies des années 40 jusqu’en 60, nous les plus vieux de Tourville, avons été élevés dans l’eau bénite...L’église était au centre du village, souvent imposante et bien visible et cette deuxième maison était venue un endroit où il ne fallait pas s’en éloigner sous peine de péchés...Cette vie spirituelle prenait parfois plus de place que celle de notre quotidien...Qu’on se souvienne de la période du carême et de son apothéose de la semaine Sainte, de la périodes de l’Avent et des fêtes de Noël, du mois de Marie, de la chandeleur (bénédiction des gorges…), du Mercredi des cendres ...Memento, homo, quia pulvis es et in pulverum reverteris...Souviens-toi Ô homme que tu es poussières et que tu retourneras en poussières...et enfin, la retraite paroissiale…

Comme nous étions tous des pécheurs (et non des pêcheurs…) et que les prêtres de nos paroisses n’étaient plus capables de nous remettre dans le droit chemin, on faisait venir à la rescousse les meilleurs orateurs des différentes communautés religieuses : les pères du Sacré-cœur, les pères Capucins ou Franciscains, les pères Rédemptoristes, les pères de Sainte-Croix, les Clercs de St-Viateur etc...pour un bon rafraîchissement de notre petit catéchisme et surtout purifier nos âmes afin d’aller au ciel ! Quel spectacle parfois de ces hommes d’église qui du haut de la chaire, revêtus de leurs plus beaux costumes, une grande croix sur la poitrine afin de mieux attirer notre attention, donnait à leur auditoire. Les bancs étaient tous occupés car malheur à ceux ou celles qui s’en absentaient...notre bon curé était là tout près qui veillait. Souvent, ces moments inoubliables se poursuivaient durant tous les soirs de la semaine (19hres) au mois de mai avec un thème à chaque soir. Le dernier soir était le grand soir…! Celui de l’enfer...La peur s’installait très rapidement en entrant dans l’église, parfois les fenêtres étaient drapées par de grands voiles noirs, les lumières tamisées, les cierges allumés et les mines des paroissiens présents en disaient longs. C’est alors que les talents de ces prêcheurs se manifestaient avec les plus grands éclats. Tout y passait jusqu’aux derniers tisons qui nous chauffaient les fesses et le grands crucifix dans la main qui se baladait dans tous les sens comme pour nous rappeler que nos nombreux péchés qui pesaient lourds dans nos âmes, faisaient encore mal au Christ ...! Le résultat de toute cette mise en scène ne prenait pas de temps à se manifester. Les confessionnaux en arrière de l’église étaient pris d’assaut et on finissait tard dans la soirée de purifier les âmes…

Lors de mes années de Belles-Lettres au collège, mon titulaire de classe m’a fait découvrir un petit chef d’œuvre littéraire qui, encore aujourd’hui, ne me quitte pas : Les Lettres de mon Moulin d’Alphonse Daudet. Parmi les savoureux contes de ce grand écrivain, il y a celui intitulé : Le curé de Cucugnan, que je vous invite à lire et à relire (voir photos). On peut y faire aisément le parallèle avec ce que je vous raconte sur les retraites paroissiales de notre temps.

Au cours d’un de ces printemps (1950) où un de ces purificateurs de nos âmes passait, un père Rédemptoriste fut invité à notre table familiale un midi. Ma bonne maman Simone l’avait invité car elle avait décelé en moi que le Saint-Esprit m’avait envahi au point où une vocation religieuse était évidente. Cette chère maman avait donné naissance à neuf garçons et aucun n’avait manifesté jusqu’alors, le moindre intérêt aux ordres religieux à son grand désespoir. Comme j’étais son petit dernier, elle revoyait en moi un de ses nombreux oncles prêtres et peut-être porter une soutane rouge…Qui sait ? Toujours est-il, que mon sort de futur prêtre fut décidé autour de ce repas. Au début du mois de septembre 1950, pendant l’année sainte, on m’amena avec ma grosse valise d’étudiant, au Juvénat St-Alphonse à Ste-Anne-de-Beaupré chez les pères Rédemptoristes où j’ai eu 13 ans le 13 septembre, ayant comme mission de prier le saint patron, St-Alphonse et la Bonne Sainte Anne presque 24 heures par jour. Ce déracinement familial presque subit ne fut pas sans une certaine délivrance car elle me libérait des griffes infernales du professeur Isidore Deschênes avec lequel je venais de terminer une septième année cauchemardesque et le mot n’est pas trop fort..!| (Les détails vous seront racontés dans une prochaine chronique…) Il est à remarquer également ici que le bon Père spirituel avait réalisé son objectif par ces retraites paroissiales car en plus de purifier nos âmes, sa présence dans nos paroisses avait pour but de recruter de jeunes garçons pour garnir leurs communautés religieuses et faire éclore des vocations dans leurs pensionnats. Malheureusement pour maman Simone, la température et la pression constante du Juvénat St-Alphonse n’a pas permis son éclosion… Après trois années de ce régime intense et soutenu de prières et de privations, on m’a fait savoir que le Saint-Esprit avait été éjecté de mon corps principalement pour des raisons futiles et trop longues à raconter ici…! La deuxième étape de mon cours classique s’est poursuivi par la suite au Collège St-Louis à Edmundston au Nouveau-Brunswick chez les Pères Eudistes où j’ai eu comme confrère, un certain Armand Chouinard, fils d’Edmond de Tourville, personnage bien connu des Tourvilliens, original et sympathique, dont certains souvenirs et hauts faits personnels vont seront racontés dans une prochaine chronique…

Un autre très bon texte de Gilles Bonneau, que j’ai trouvé, encore une fois dans la page Facebook du 100e de Tourville, sa paroisse natale. Je trouvais important de garder ses notes et son histoire. Très impressionnant de voir comment le pouvoir peuvent rendre certaines personnes. 


TEXTE DE GILLES BONNEAU:

Souvenirs d’enfance… La Marche du catéchisme… Les paroissiens les plus âgés de Tourville se souviennent sans doute de ces moments mémorables de ce que l’on avait «baptisé» : La Marche du Catéchisme...Ces jours heureux aboutissaient à un grand moment de notre vie de catholique, celui de la Confirmation ou de la communion solennelle, «sacrement qui nous donne la force de confesser notre foi sans crainte et de mener une vie sainte malgré les obstacles que suscite le démon». Ce grand jour était attendu en grande pompe avec la venue obligatoire de l’Évêque du diocèse. Ce dernier vêtu de ses plus grands apparats «étend les mains sur nous, prie le Saint-Esprit de descendre en nous, fait sur notre front une onction en forme de croix avec le Saint-Chrême et donne sur la joue un petit soufflet en disant : Que la paix soit avec vous avec vous...» L’occasion était favorable pour revêtir nos plus beaux costumes avec un beau grand ruban blanc bien visible sur le côté gauche, symbolisant la pureté de notre âme et d’immortaliser le tout par des photos dont nous n’avons jamais pu s’en séparer de même que le petit certificat signé par notre bon curé et l’évêque lui-même. Mais avant que la flamme intérieure du Saint-Esprit soit en nous, il fallait franchir une étape importante de notre vie : suivre les enseignements obligatoires du petit catéchisme sous la conduite du curé de la paroisse et en apprendre par cœur de grands pans afin de réussir l’examen qui allait nous amener au paradis…! 

Donc, à la fin de notre septième année de primaire alors que nous avions 12 ou 13 ans d’âge, au moment où les hormones commençaient à bouillonner dans notre corps, le curé Émile Létourneau, à l’époque, nous dispensait des besoins scolaires du moment et il formait un groupe mixte à lequel il avait autorité pour deux semaines. Dans un local approprié et choisi par lui, il montait sur une petite tribune et vêtu de sa grande soutane noire et de sa barrette à pompon noir ( il impressionnait beaucoup le curé Létourneau vêtu de la sorte avec sa grande stature de près de six pieds…), il avait charge de nous instruire sur le contenu de ce fameux petit catéchisme. J’ai toujours garder précieusement dans ma bibliothèque, un exemplaire de ce petit livre que j’ai devant moi…! Il s’intitule : LE CATÉCHISME DES PROVINCES ECCLÉSIASTIQUES DE QUÉBEC, MONTRÉAL ET D’OTTAWA; approuvé le 20 avril 1888 par les archevêques et évêques de ces provinces et publié par leur ordre. En ouvrant la première page, je lis un texte en encadré qui me donne encore la chair de poule...et je ne peux pas m’empêcher de vous le reproduire, quitte à rallonger quelque peu ce récit. Voici le texte intégral de l’encadré : Le saint Pape Pie X a écrit cette parole qu’il faudrait graver en lettres d’or dans toutes nos églises, nos collèges, nos écoles : « Nous affirmons qu’une grande partie de ceux qui sont condamnés aux supplices éternels doivent cet irréparable malheur à l’ignorance des Mystères de la Foi, qu’on doit nécessairement savoir et croire pour être admis au nombre des élus.» (Ency. Acerbo Nimis, 1905). OUF et REOUF! Toujours est-il que, pendant le mois de Marie...le mois le plus beau, nous marchions au catéchisme... Alors que la nature commence à se réveiller et que les premières chaleurs annoncent le début de l’été, réunis toute la journée dans ce local où ça sentait le parfum et le lilas, frôlant la peau féminine pour la première fois, croyez-vous vraiment que les mystères de la foi étaient vraiment notre principale préoccupation…? Notre attention était surtout déviée vers certaines têtes féminines où le rêve nous amenait ensemble à la cueillette des petits fruits dans les grands champs derrière nos maisons familiales…! Deux visages en particulier de Tourville refont surface de mon imagination en écrivant ces lignes...ceux de Lorraine Giroux et de Denise Ouellet…Oh que la vie était douce et belle à cette époque! Mes rêves d’adolescent ont été longtemps meublés par ces «charmantes demoiselles…!».Lorraine que j’ai revue plus tard à quelques reprises en arrêtant la visiter au bureau de poste de Tourville lors de mes passages dans la région dans le cadre de mon travail et Denise que j’ai rencontrée à plusieurs reprises à Québec dans les magasins à grandes surfaces. Les rencontres étaient toujours très chaleureuses et nous avions plaisir à se remémorer les instants de bonheur passager de notre marche du catéchisme... Ces personnes, hélas, sont aujourd’hui décédées beaucoup trop prématurément. De ce petit catéchisme, certains chapitres retiennent encore mon imagination

Le deuxième intitulé: De Dieu et de ses perfections. Art.12 : Où est Dieu? Rép. :Dieu est partout… même dans la chambre à coucher…? aux toilettes…? Pas étonnant que nos petites branlettes dans les toilettes du collège, nous les avions appelées : un dieu seul me voit…! Chapitre sixième : Du péché et des différentes espèces de péchés. Art. 52 : Qu’est-ce que le péché mortel? Rép. : Le péché mortel est le péché qui donne la mort à l’âme en lui ôtant la grâce sanctifiante, en attirant la colère divine sur elle et en la rendant digne des peines de l’enfer. Art. : 53 : Quand est-ce qu’un péché est mortel? Rép. : Un péché est mortel quand on désobéit à Dieu en matière grave, avec réflexion suffisante et plein consentement de la volonté. Chapitre quarantième: Du jugement dernier et de la résurrection, de l’enfer, du purgatoire et du ciel. Art. 488 : Qu’est-ce que l’enfer? Rép. : L’enfer est un lieu de supplice, où ceux qui sont morts en état de péché mortel sont privés de la vue de Dieu pour toujours, et souffrent des tourments épouvantables et éternels. Ces quelques extraits vous rappellent certainement quelques bons ou mauvais souvenirs de ces années où nous étions sous l’emprise de nos démons qui perturbaient constamment notre quotidien. Personnellement, ces moments où nous étions retirés de nos activités scolaires quotidiennes furent une réelle délivrance car ma septième année de primaire fut un réel cauchemar à l’école des garçons dirigée à l’époque par le professeur Isidore Deschêne. Après avoir été chouchouté au couvent par les sœurs du Bon Pasteur particulièrement en sixième année par sœur Hortence de Jésus, voilà que je devais «tomber dans les griffes» du professeur Deschêne dont la réputation sur ses méthodes d’apprentissage n’étaient pas surfaites. La peur et l’appréhension de traverser la rue principale pour s’installer sur les bancs de sa classe étaient visibles sur plusieurs visages principalement sur le mien. Ce professeur, à mes yeux, était peut-être bien habile sur la patinoire au hockey mais en ce qui concerne sa manière forte de nous faire apprendre la matière scolaire prévue au programme était inacceptable et serait inadmissible aujourd’hui. La violence verbale et physique n’ont jamais eu de succès dans ce métier d’enseignant. Pourtant, c’était son lot quotidien de nous intimider et de nous montrer plus imbécile que nous l’étions. J’avais développé une peur maladive de sa présence que j’en pissais dans mes culottes...Le matin, avant de partir de la maison, je vidais ma vessie à son maximum mais lorsque je montais l’escalier au deuxième étage de cette maison située au centre du village et qui servait d’école secondaire aux garçons, l’envie d’uriner devenait incontrôlable et on m’empêchait d’aller aux toilettes pour ce besoin urgent. Le résultat de cette situation burlesque devenait évident...en m’assoyant dans mon banc, je me tordais les jambes dans tous les sens et finalement le tout aboutissait dans mes pantalons. Comment voulez-vous apprendre quelque chose dans une telle situation? Aujourd’hui, une situation pareille est impensable...je n’ai jamais compris son désir d’interdiction de se rendre aux toilettes dans une telle circonstance…! Presqu’à chaque jour, le même rituel recommençait et j’étais devenu une risée de tous au point où ma mère un jour est venue me rejoindre dans ma chambre un midi alors que je changeais de pantalon pour examiner mes attributs afin de constater si tout était normal...Je vous rassure tout de suite, il n’y a rien pour écrire au Pape

Un jour que nous corrigions une dictée, j’ai eu le malheur d’oublier un r au mot ordre...Et bien, j’ai eu droit à une volée de bois vert et une fessée incroyable avec la «strap» dont j’ai encore souvenance…! La chose la plus inoubliable pour moi est le fait qu’il ait dit devant tout le monde que je ne ferai jamais rien de bon dans toute ma vie...(sa classe comprenait tous les niveaux de la septième à la douzième année). Pour sa mémoire, je peux lui dire aujourd’hui que son cancre de Bonneau a 16 années de scolarité dont 9 de niveau universitaire derrière la cravate….pas mal pour un bon à rien!


TEXTE DE GILLES BONNEAU: 

Souvenirs d’enfance… La retraite paroissiale…

«Je vous parle d’un temps Que les moins de vingt ans Ne peuvent pas connaître...» Charles Aznavour : La Bohème

Pendant presque trois décennies des années 40 jusqu’en 60, nous les plus vieux de Tourville, avons été élevés dans l’eau bénite...L’église était au centre du village, souvent imposante et bien visible et cette deuxième maison était venue un endroit où il ne fallait pas s’en éloigner sous peine de péchés...Cette vie spirituelle prenait parfois plus de place que celle de notre quotidien...Qu’on se souvienne de la période du carême et de son apothéose de la semaine Sainte, de la périodes de l’Avent et des fêtes de Noël, du mois de Marie, de la chandeleur (bénédiction des gorges…), du Mercredi des cendres ...Memento, homo, quia pulvis es et in pulverum reverteris...Souviens-toi Ô homme que tu es poussières et que tu retourneras en poussières...et enfin, la retraite paroissiale…

Comme nous étions tous des pécheurs (et non des pêcheurs…) et que les prêtres de nos paroisses n’étaient plus capables de nous remettre dans le droit chemin, on faisait venir à la rescousse les meilleurs orateurs des différentes communautés religieuses : les pères du Sacré-cœur, les pères Capucins ou Franciscains, les pères Rédemptoristes, les pères de Sainte-Croix, les Clercs de St-Viateur etc...pour un bon rafraîchissement de notre petit catéchisme et surtout purifier nos âmes afin d’aller au ciel ! Quel spectacle parfois de ces hommes d’église qui du haut de la chaire, revêtus de leurs plus beaux costumes, une grande croix sur la poitrine afin de mieux attirer notre attention, donnait à leur auditoire. Les bancs étaient tous occupés car malheur à ceux ou celles qui s’en absentaient...notre bon curé était là tout près qui veillait. Souvent, ces moments inoubliables se poursuivaient durant tous les soirs de la semaine (19hres) au mois de mai avec un thème à chaque soir. Le dernier soir était le grand soir…! Celui de l’enfer...La peur s’installait très rapidement en entrant dans l’église, parfois les fenêtres étaient drapées par de grands voiles noirs, les lumières tamisées, les cierges allumés et les mines des paroissiens présents en disaient longs. C’est alors que les talents de ces prêcheurs se manifestaient avec les plus grands éclats. Tout y passait jusqu’aux derniers tisons qui nous chauffaient les fesses et le grands crucifix dans la main qui se baladait dans tous les sens comme pour nous rappeler que nos nombreux péchés qui pesaient lourds dans nos âmes, faisaient encore mal au Christ ...! Le résultat de toute cette mise en scène ne prenait pas de temps à se manifester. Les confessionnaux en arrière de l’église étaient pris d’assaut et on finissait tard dans la soirée de purifier les âmes…

Lors de mes années de Belles-Lettres au collège, mon titulaire de classe m’a fait découvrir un petit chef d’œuvre littéraire qui, encore aujourd’hui, ne me quitte pas : Les Lettres de mon Moulin d’Alphonse Daudet. Parmi les savoureux contes de ce grand écrivain, il y a celui intitulé : Le curé de Cucugnan, que je vous invite à lire et à relire. On peut y faire aisément le parallèle avec ce que je vous raconte sur les retraites paroissiales de notre temps.

Au cours d’un de ces printemps (1950) où un de ces purificateurs de nos âmes passait, un père Rédemptoriste fut invité à notre table familiale un midi. Ma bonne maman Simone l’avait invité car elle avait décelé en moi que le Saint-Esprit m’avait envahi au point où une vocation religieuse était évidente. Cette chère maman avait donné naissance à neuf garçons et aucun n’avait manifesté jusqu’alors, le moindre intérêt aux ordres religieux à son grand désespoir. Comme j’étais son petit dernier, elle revoyait en moi un de ses nombreux oncles prêtres et peut-être porter une soutane rouge…Qui sait ? Toujours est-il, que mon sort de futur prêtre fut décidé autour de ce repas. Au début du mois de septembre 1950, pendant l’année sainte, on m’amena avec ma grosse valise d’étudiant, au Juvénat St-Alphonse à Ste-Anne-de-Beaupré chez les pères Rédemptoristes où j’ai eu 13 ans le 13 septembre, ayant comme mission de prier le saint patron, St-Alphonse et la Bonne Sainte Anne presque 24 heures par jour. Ce déracinement familial presque subit ne fut pas sans une certaine délivrance car elle me libérait des griffes infernales du professeur Isidore Deschênes avec lequel je venais de terminer une septième année cauchemardesque et le mot n’est pas trop fort..!| (Les détails vous seront racontés dans une prochaine chronique…) Il est à remarquer également ici que le bon Père spirituel avait réalisé son objectif par ces retraites paroissiales car en plus de purifier nos âmes, sa présence dans nos paroisses avait pour but de recruter de jeunes garçons pour garnir leurs communautés religieuses et faire éclore des vocations dans leurs pensionnats. Malheureusement pour maman Simone, la température et la pression constante du Juvénat St-Alphonse n’a pas permis son éclosion… Après trois années de ce régime intense et soutenu de prières et de privations, on m’a fait savoir que le Saint-Esprit avait été éjecté de mon corps principalement pour des raisons futiles et trop longues à raconter ici…! La deuxième étape de mon cours classique s’est poursuivi par la suite au Collège St-Louis à Edmundston au Nouveau-Brunswick chez les Pères Eudistes où j’ai eu comme confrère, un certain Armand Chouinard, fils d’Edmond de Tourville, personnage bien connu des Tourvilliens, original et sympathique, dont certains souvenirs et hauts faits personnels vont seront racontés dans une prochaine chronique…

 

 





Recherches : Louise Bonneau (1969-   )*

© Louise Bonneau 2021